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Los Angeles, souvent abrégé en L.A., est la deuxième ville des États-Unis en nombre d’habitants après New York. Située dans le Sud de l’État de Californie, sur la côte du Pacifique, la ville est le siège du comté de Los Angeles.

Selon le recensement fédéral de 2020, la population de la ville est de 3 898 747 habitants, alors qu’elle n’est que de 11 500 en 1887. Le comté rassemble 10 014 009 habitants (en ) tandis que l’aire métropolitaine de Los Angeles compte environ 13,2 millions d’habitants et la région du Grand Los Angeles se chiffre à 18,6 millions d’habitants, ce qui en fait la deuxième agglomération des États-Unis après celle de New York. La commune de Los Angeles est cependant relativement restreinte face à son agglomération, même si elle est plus grande que New York ou Chicago.

Los Angeles est une ville olympique : elle accueille les Jeux olympiques d’été à deux reprises — en 1932 et 1984 — et les accueillera de nouveau en 2028. Mondialement connue pour son activité culturelle, notamment via la production cinématographique à Hollywood, elle a un statut de ville-région mondiale (world city-region). Cosmopolite, elle demeure l’un des points d’entrée d’immigrants les plus importants aux États-Unis, l’aéroport international de Los Angeles étant le plus grand aéroport de l’Ouest américain en nombre de passagers. Le grand Los Angeles est la troisième ville au monde par son PIB après New York et Tokyo.

Toponymie:

La ville est fondée le par Felipe de Neve, le gouverneur espagnol de Californie, sous le nom de El Pueblo de la Reina de Los Ángeles, (« Le village de la Reine des Anges »). Auparavant se tenait à cet endroit un village d’amérindiens tongvas qui s’appelait Iyáangaʼ ou Yangna, c’est-à-dire « là où pousse le sumac de l’Ouest » en gabrielino.

Contrairement à la légende populaire, le nom original n’est donc pas El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Ángeles del Río de Porciúncula, c’est-à-dire « le village de Notre-Dame la Reine des Anges du fleuve de Porciúncula ». Ce nom allongé faisait référence au fleuve Porciúncula lui-même nommé d’après le Portioncule, une chapelle située dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges d’Assise en Italie, où est mort François d’Assise ; celui-ci étant le fondateur de l’ordre auquel appartenait des missionnaires pendant la colonisation de l’Amérique.

Los Angeles, en espagnol, signifie « les anges ». En anglais, ses habitants sont appelés Angelenos (quelquefois Angelinos) — les Angelins.

Ses surnoms anglophones incluent son diminutif, L.A. , ainsi que City of Angels, La La Land, Tinseltown ou The Big Orange.

Géographie:

Située dans l’Ouest des États-Unis, plus précisément en Californie, bordée au nord-est par les monts San Gabriel, à l’ouest-sud-ouest et au sud par l’océan Pacifique (situation favorable permettant aux Angelinos de faire du ski et se baigner dans la même journée), Los Angeles offre une grande variété de paysages. Elle se trouve à 3 937 km à l’ouest de New York, à 2 803 km à l’ouest de Chicago, à 933 km au sud-ouest de Salt Lake City, à 574 km à l’ouest de Phoenix et à 559 km au sud-est de San Francisco. Le rivage est constitué des longues plages de sable blanc des baies de Santa Monica et de San Pedro, qui font de Los Angeles l’une des plus grandes métropoles établies sur le littoral, avec Perth et Rio de Janeiro. La ville occupe une partie du bassin de Los Angeles, une plaine côtière accidentée, et une grande partie de la vallée de San Fernando dont elle est séparée au nord par de hautes collines, les monts Santa Monica. Le principal cours d’eau de Los Angeles est la Los Angeles River, un petit fleuve qui prend sa source dans la vallée de San Fernando et traverse la ville jusqu’à l’océan.

La ville s’étend sur 1 290,6 km2 (dont 75,7 km2 de plans d’eau, soit 5,86 % du total). La distance nord-sud la plus grande est de 71 km, la distance est-ouest de 47 km ; le périmètre total est de 550 km. Selon le Bureau du recensement des États-Unis, Los Angeles est à la septième place nationale des villes de plus de 100 000 habitants pour la superficie.

L’altitude maximale sur la commune est de 1 548 m au Sister Elsie Peak. Le territoire de la ville de Los Angeles est si vaste qu’elle est généralement divisée en plusieurs grands secteurs : Downtown Los Angeles (Central L.A), Eastside, Wilshire, Hollywood, Northwest, South Los Angeles (anciennement South Central), Westside, la vallée de San Fernando (San Fernando Valley), et Harbor Area (zone portuaire). Ces secteurs constituent les plus grandes divisions géographiques de la ville et sont eux-mêmes découpés en de nombreux quartiers.

La région de Los Angeles comprend un nombre remarquable d’espèces de plantes indigènes : le pavot de Californie, le matilija poppy, le toyon, et des centaines d’autres. Avec ses plages, ses dunes, ses collines, ses montagnes et ses rivières, elle est riche en écosystèmes divers. Mais certaines espèces sont rares et menacées, comme la Los Angeles sunflower. La ville compte également 379 parcs dont la superficie totale est de 63,5 km2. Avec 17 km2, Griffith Park est l’un des plus grands parcs urbains d’Amérique du Nord. Le plus vieux parc de la ville a été créé en 1781 et se trouve dans le El Pueblo de Los Angeles Historic Monument, près de Union Station.

Voies de communication et transports:

Réseau routier:

Les rues de la ville forment un plan en damier important, dont les axes principaux sont les autoroutes et les surface streets, aussi appelées boulevards. Parmi les principales rues est-ouest, on peut citer Ventura, Hollywood, Sunset, Wilshire, Santa Monica et Beverly. Il existe d’autres rues célèbres dans la ville qui n’ont pas le titre de boulevards, bien que ce soient aussi des axes importants. On peut citer pour exemple : Mulholland Drive, Pacific Coast Highway, Melrose Avenue, Florence Avenue, Normandie Avenue, Vermont Avenue, La Brea Avenue, Figueroa Street, Grand Avenue, Central Avenue et Alameda Street. Los Angeles est connue pour ses nombreux nids-de-poule qui sont la cause d’accidents. Les fonds concernant la voirie sont en effet insuffisants pour maintenir le gigantesque réseau routier de la ville. Ce problème a été la cause principale de la tentative de sécession de la vallée de San Fernando en 2002. En , une opération visant à reboucher ces nids-de-poule a eu lieu dans la vallée, mais le problème n’est pas encore résolu à l’heure actuelle.

La ville est aussi le théâtre de nombreuses courses poursuite qui peuvent durer des heures tant le système routier et autoroutier est vaste et complexe, et qui sont souvent relayées par les chaînes de télévision locales. Contrairement à l’assertion d’une chanson populaire, qui dit que « personne ne marche à L.A. » (« nobody walks in L.A. »), plusieurs lieux de la ville sont très fréquentés par les piétons, surtout dans le centre-ville et dans les nombreux quartiers commerciaux. Il y est alors souvent plus rapide de marcher que de conduire, à cause du manque de parcs de stationnement et du très grand nombre d’automobiles. Tout au long des quelque 10 km de la plage de sable Venice Beach, on circule sans voiture entre la plage et les maisons : deux voies bitumées sont réservées l’une aux piétons, l’autre (une sorte de piste cyclable à deux voies), à toutes sortes de véhicules « propres » : vélos, planches à roulettes, trottinettes. Cependant les moyens de transports électriques tels que les trottinettes ou vélos électriques ne sont plus autorisés sur cette piste cyclable.

Autoroutes urbaines:

Los Angeles est le nœud central d’un réseau d’autoroutes (freeways) très important : plus de 1 000 kilomètres dans toute l’agglomération. La ville est en effet considérée comme une sorte de « capitale » des embouteillages et de la voiture. Ses autoroutes totalisent un nombre de déplacements quotidiens estimé à quelque 160 millions de kilomètres. La qualité du réseau est reconnue, mais l’augmentation croissante des embouteillages depuis plusieurs années pousse les autorités à développer d’autres moyens de transport. Les principales autoroutes sont la Golden State (I-5) (nord-sud), la San Diego (405), l’U.S. Route 101, la California State Route 1, la Santa Monica (I-10).

Transport aérien:

Los Angeles est aussi la métropole qui possède le plus d’aéroports au monde. L’aéroport principal de la ville et de sa région, l’aéroport international de Los Angeles, est choisi par la plupart des visiteurs internationaux. Il se place au cinquième rang mondial avec 60 millions de passagers qui y transitent chaque année. Les autres aéroports notables sont l’aéroport international d’Ontario, l’aéroport Hollywood Burbank, l’aéroport municipal de Long Beach et l’aéroport John-Wayne. Los Angeles World Airports, un département de la municipalité de Los Angeles, est chargé d’administrer ceux de Los Angeles (LAX), Ontario (ONT), Van Nuys (VNY) et Palmdale Regional (PMD).

Los Angeles possède aussi un héliport (Century City Heliport, code AITA : CCD).

Transport maritime:

Les ports de Los Angeles et de Long Beach forment ensemble le Los Angeles-Long Beach Port, le troisième du monde pour le trafic de conteneurs. Des ports de tailles moyennes et de plaisance jalonnent le reste de la côte, comme celui de Marina Del Rey ou de Redondo Beach, qui accueillent de nombreux yachts. Il existe aussi un système de ferries permettant de rejoindre la ville d’Avalon, située sur l’île Santa Catalina, au large de la ville.

Transport ferroviaire:

La compagnie nationale des chemins de fer américains, l’Amtrak, dessert l’ensemble du pays :

  • service transcontinental vers Chicago, avec correspondance New York/Boston/Washington, par le Southwest Chief via Kansas City ;
  • service transcontinental vers Chicago, avec correspondance New York/Boston/Washington, par le Texas Eagle via Dallas ;
  • service transcontinental vers Miami par le Sunset Limited via La Nouvelle-Orléans ;
  • Vers le nord-ouest, un départ quotidien par le Coast Starlight vers Portland et Seattle, avec correspondance Vancouver ;
  • vers Oakland-San Francisco, huit départs quotidiens, dont trois par le Coast Starlight et le service Pacific Surfliner (par la ligne côtière) et cinq par le service du San Joaquin (par la ligne de l’arrière-pays, via Bakersfield) ;
  • vers San Diego et le Mexique, par le service du Pacific Surfliner (douze départs via Disneyland).

Le transport ferroviaire des marchandises est assuré par les compagnies Union Pacific, Santa Fe et le BNSF Railway.

Transports en commun:

La Los Angeles County Metropolitan Transportation Authority, connue sous l’acronyme « MTA », ainsi que d’autres sociétés publiques dirigent le système étendu de lignes d’autobus et de métro utilisé par environ un million de personnes chaque jour. Le réseau de métro se compose de six lignes, soit les lignes de métro B et D et les lignes de métro léger A, C, E et L. À cela s’ajoutent les lignes G (en) et J (en) qui constituent des lignes d’autobus à haut niveau de service (ces dernières sont en effet desservies par des autobus désignés sous le nom de « Metro Liners », facilement reconnaissables à leur apparence originale et leur longueur). La première ligne a vu le jour en 1990 par la remise en état d’une ligne de chemin de fer qui relie le centre-ville à la ville de Long Beach, située au sud. Puis, les quartiers de Hollywood et de Mid-Wilshire ont été reliés au centre-ville par métro au tournant du nouveau millénaire. De nombreux projets visant à améliorer et à allonger ces lignes sont à l’étude ou en cours de réalisation, comme la ligne Crenshaw dans l’ouest de la ville, le prolongement des lignes D vers Westwood et L vers Montclair et la construction du Regional Connector, un tunnel situé au centre-ville de Los Angeles visant à relier les lignes A, E et L. Par ailleurs, une navette par autobus permet de rejoindre le centre-ville depuis Union Station jusqu’à l’aéroport. Cependant, à peine plus de 10 % des moyens de transport utilisés sont en commun, contre 50 % à New York, ce qui montre que Los Angeles reste la ville de l’automobile.

Urbanisme:

Los Angeles vue des hauteurs. Plusieurs quartiers d’affaires sont symbolisés par la présence d’immeubles et de gratte-ciel, en plus du véritable centre historique, ce qui caractérise bien l’absence de véritable centre à Los Angeles.

La ville de Los Angeles est aujourd’hui considérée par les urbanistes et les géographes comme le modèle et la préfiguration du développement des métropoles américaines. Elle éclipse le modèle de Chicago qui prévaut depuis la fin du XIXe siècle avec la célèbre école de Chicago. Si l’on considère les études récentes, la « Cité des anges » apparaît pour beaucoup de spécialistes comme le laboratoire du « postmodernisme urbain ».

Tout d’abord, Los Angeles se caractérise par l’absence d’un véritable quartier central. En effet, même si pour les Angelins le cœur historique de la ville se situe à La Plaza, endroit où Los Angeles est fondée, et si le centre de la ville est Downtown Los Angeles, les différentes fonctions de commandement sont en fait réparties dans plusieurs quartiers distincts et éloignés. Cette situation trouve son origine dans l’histoire de la ville. À leur arrivée, les nouvelles populations anglo-saxonnes et protestantes tiennent à se démarquer des populations hispanophones déjà présentes et de la marque que ces dernières ont imprimé à la ville historique. Motivées par un idéal « pastoral » caractéristique de l’idéologie WASP, ces nouveaux habitants construisent les quartiers de la ville avec une faible densité, afin de garder une proximité avec les espaces naturels et de centrer la vie sociale sur la cellule familiale dotée d’un espace domestique important. À la fin du XIXe siècle, les Angelins choisirent la maison individuelle avec jardin comme forme d’habitat privilégiée. Cette conception de l’organisation urbaine ancra une logique de croissance illimitée de l’agglomération, qui fut rendue possible à mesure que les moyens de transports se multiplièrent et s’améliorèrent : l’urbanisation suivit d’abord les grands axes de transport public (trains et tramways), puis les possibilités d’extension furent accrues par l’automobile, ce qui a donné à l’agglomération sa configuration actuelle de tache d’huile s’étendant sur plus de 100 km du nord au sud.

Cet étalement urbain (urban sprawl en anglais) poussé à l’extrême a pour conséquence, aujourd’hui, d’aller à l’encontre d’une proximité véritable avec la nature, les espaces naturels n’étant accessibles qu’après une longue traversée des vastes lotissements pavillonnaires constituant l’immense périphérie de l’agglomération. Celle-ci possède en effet le moins bon score en ce qui concerne le rapport entre les espaces naturels et la superficie totale de toute la côte ouest. Les déplacements urbains sont également devenus un problème central. Les transports en commun ne peuvent avoir aucune efficacité du fait de l’absence de densité. L’usage de l’automobile détient par conséquent un quasi-monopole des déplacements, entraînant une saturation du réseau routier, malgré la création d’un très grand nombre d’autoroutes urbaines reliant les différents quartiers de l’agglomération.

La faible proportion d’espaces publics engendre quant à elle l’exclusion sociale et le repli des nombreuses communautés ethniques entre elles, favorisant la présence lors des élections de « candidats ethniques ». L’architecte Frank Lloyd Wright disait à propos de la ville elle-même : « Penchez le monde sur un côté et tout ce qui ne tient pas très bien glissera vers Los Angeles. ». Cette particularité fait la singularité de Los Angeles par rapport aux autres villes occidentales.

Entre 2009 et 2019, les loyers ont augmenté de 75 % à Los Angeles. Face à la crise du logement, certains habitants font le choix de dormir dans des « capsules » de 3 m2, dont le loyer s’élève à environ 800 dollars.

Morphologie urbaine:

La superficie de la ville étant importante, Los Angeles est divisée en un grand nombre de quartiers. La plupart de leurs noms ont pour origine des zones rurales qui furent annexées par Los Angeles au fil du temps, la géographie, les rues principales ou le nom de propriétaires fonciers. Ces divisions n’ont pas de statut légal, mais ont une grande importance aux yeux des habitants pour des raisons culturelles et financières. Parmi ces quartiers, Hollywood est célèbre dans le monde entier pour ses studios de cinéma.

De nombreux noms de quartiers témoignent de l’origine de leurs habitants, comme Chinatown (quartier chinois), Little Armenia (quartier arménien), Thai Town (quartier thaïlandais), Historic Filipinotown (quartier philippin), Little Ethiopia (quartier éthiopien) et Little Persia (quartier iranien). L’ensemble reflète la diversité et la richesse démographique de la région. Les nombreuses communes qui bordent Los Angeles ou y sont enclavées (par exemple Beverly Hills et Santa Monica) sont la plupart du temps culturellement confondues avec elle.

« Recentralisation »:

Le Walt Disney Concert Hall, l’un des symboles de la renaissance du centre de Los Angeles.

On assiste cependant depuis quelques années à une grande renaissance du centre de la ville. Dans les années 1970, on éleva des gratte-ciel dans ce quartier, qui se vidait dès la fermeture des bureaux. Au début du XXIe siècle, la municipalité décide de transformer le centre, en coopération avec des institutions privées. Les objectifs sont de diversifier les fonctions du centre, de revaloriser le patrimoine et de créer des espaces publics. Il s’agit de développer les lieux consacrés au divertissement et à la culture, de former un arts district, d’attirer la population et les touristes, de renforcer l’importance de Los Angeles et de son centre par rapport à la vaste agglomération qui n’en a plus vraiment. L’ambition est de mettre en place un « vrai centre-ville pour Los Angeles ».

Pour cela, de nombreux projets ont vu le jour, notamment sur l’axe de la Grand Avenue, achevé en 2009 et qui a coûté 1,8 milliard de dollars, que le maire veut transformer en Champs-Élysées de la côte ouest. Un programme de restauration a vu le jour pour Broadway (vieux cinémas de l’entre-deux-guerres) et pour de nouveaux lofts sur Spring Street. La bibliothèque centrale, érigée dans les années 1920 en style Art déco a été réhabilitée. De nouveaux bâtiments sont sortis de terre : le Walt Disney Concert Hall signé Frank Gehry (2003), le building de la MTA, la cathédrale Notre-Dame des anges conçue par Rafael Moneo (2002). La concentration d’institutions culturelles (musée d’Art contemporain de Los Angeles, la Colburn School of Performing Arts) doivent redonner de l’intérêt pour le centre. Les résultats de cette politique de reconquête du centre sont regardés avec attention par les urbanistes du monde entier : beaucoup d’Angelins choisissent de revenir vivre dans le centre de la ville où plus de 10 000 lotissements sont actuellement en construction.

La redensification urbaine et la création de nouveaux parcs vont donc changer le visage de la ville d’ici quelques années. Ce phénomène nouveau, qui remet en cause les représentations de la population (encore majoritairement attachée au modèle de la maison jardin et à la faible densité), n’est encore qu’à ses débuts ; et, s’il entraîne la gentrification de certains secteurs, tels que Grand Avenue, il ne remédie pas forcément au problème des ghettos. Ainsi l’urbanisme angelin hésite-t-il, en ce début de XXIe siècle, entre deux tendances — la création d’une centralité à travers un véritable espace public et la poursuite de son modèle ancien de valorisation de l’espace privé — tout en penchant plutôt vers la première.

Risques environnementaux:

En raison de l’étalement urbain, des trop faibles densités de l’agglomération, de sa situation limitrophe de hautes montagnes et de l’utilisation extensive de la voiture, Los Angeles subit une importante pollution de l’air. Le smog, qui y est particulièrement intense, est un nuage de pollution provoqué par les gaz d’échappement et les rejets industriels. Il est occasionné par un phénomène météorologique appelé inversion thermique. Elle se produit lorsqu’une couche d’air froid se glisse sous une strate d’air plus chaud. Ces inversions se produisent fréquemment au large de Los Angeles avec l’influence océanique. Dès qu’un certain seuil est dépassé, un avis d’alerte est lancé par les autorités de la ville ; les déplacements en voiture y sont alors limités au strict nécessaire, et les usines doivent cesser de brûler des hydrocarbures. La mauvaise qualité de l’air a occupé les autorités depuis la fin des années 1940, date à laquelle le comté a créé une agence publique chargée de ce problème. Actuellement, de nouvelles mesures sont à l’étude pour améliorer la qualité de l’air dans les années à venir. Le lancement, le , par les ports de Los Angeles et de Long Beach, d’un plan visant à réduire la pollution de l’air d’au moins 45 % en cinq ans dans la baie de San Pedro et au niveau de tous les transports et équipements, montre que la lutte contre la pollution est une priorité.

En outre, la municipalité encourage le développement des transports en commun (qui sont moins utilisés qu’à San Francisco ou New York) ainsi qu’un système de covoiturage, mais ces mesures n’atteignent pas le succès escompté. Un réseau de pistes cyclables a été développé ainsi qu’un réseau de lignes de bus express, pour tenter de proposer une alternative à l’automobile.

Le maire de Los Angeles a signé l’U.S. Mayors Climate Protection Agreement (« accord des maires des États-Unis sur la protection du climat »), visant à atteindre ou à dépasser les objectifs de réduction de GES fixé par le protocole de Kyoto. Los Angeles possède déjà 215 km de pistes cyclables et 122 km de bandes cyclables. À Los Angeles, des mesures fiscales encouragent les entreprises et les particuliers à installer des panneaux solaires qui, depuis 1999, représentent une capacité totale de 16 mégawatts. 10 % de l’énergie consommée dans la ville est déjà d’origine renouvelable : l’objectif de la cité des anges est d’atteindre 40 % en 2020. Le programme Trees for a Green LA encourage les habitants à planter des arbres pour réduire le smog et améliorer le cadre de vie. Antonio Villaraigosa a annoncé qu’il fera planter un million d’arbres dans sa ville et qu’il encouragera les carburants « propres » avant la fin de son mandat. Los Angeles a un taux de recyclage de 65 %. En , le maire a annoncé que la municipalité remplacera 140 000 ampoules des lampadaires et feux de signalisation par des diodes électroluminescentes.

Risques du cadre physique:

La ville est située sur la faille de San Andreas et le risque de séisme y est très élevé. Le tremblement de terre majeur le plus récent est celui de Northridge en 1994 dont l’épicentre se situait dans la vallée de San Fernando. Les dommages qu’il a causés ont coûté plus de 25 milliards de dollars. D’autres tremblements de terre importants ont affecté l’agglomération : celui de Whittier Narrows en 1987 qui s’est produit dans la vallée de San Gabriel ou encore ceux de Sylmar en 1971 et de Long Beach en 1933. Néanmoins, la plupart des nombreux séismes qui ont lieu dans la région sont mineurs, les habitants en perçoivent souvent un ou deux par an, sans que des dégâts soient occasionnés ; beaucoup d’autres séismes ne sont relevés que par les sismographes. De nombreux spécialistes, notamment l’Institut de géophysique américain (USGS), attendent un séisme majeur dans l’avenir. The Big One est le terme employé par les Californiens pour désigner cette catastrophe éventuelle.

En outre, Los Angeles est régulièrement menacée par des incendies (par exemple en et en ), qui touchent surtout les quartiers périphériques riches les plus récents, construits sur les pentes des collines, au contact avec la végétation naturelle. Enfin, la ville, malgré le faible volume de précipitations, n’est pas à l’abri d’inondations, qui, à l’instar de celles de 1938 et de 1969, peuvent se révéler catastrophiques. Afin de limiter le risque, plusieurs bassins ont été construits, et la Los Angeles River a été bétonnée sur presque toute sa longueur.

Histoire:

Après avoir été habitée pendant un millier d’années par les tribus amérindiennes Tongvas et Chumash, la baie de Los Angeles est repérée en 1542 par l’explorateur João Rodrigues Cabrilho. Ce sont deux missions espagnoles venues du sud qui s’y implantent en 1771 et 1797. Los Angeles est fondée en 1781 en tant que pueblo (village) ; elle compte alors quarante personnes (douze familles). La Californie est annexée en 1822 par le Mexique, devenu indépendant de l’Espagne, et, quelques années après, des concessions sont offertes par le gouverneur. En 1848, la région passe sous le contrôle des États-Unis, à la suite de leur victoire dans la guerre contre le Mexique. C’est en 1850 que la ville devient la capitale du comté du même nom. La petite commune n’est alors qu’une simple bourgade de l’Ouest américain, avec ses saloons, ses salles de jeux et ses routes encore en terre.

Les Américains colonisent la région et transforment profondèment la bourgade qui devient une véritable ville. Pendant la ruée vers l’or dans le nord de la Californie, Los Angeles devient la « reine des comtés de vaches » pour son rôle dans l’approvisionnement en bœuf et autres denrées alimentaires destinées aux mineurs du nord. Parmi les comtés de vaches, le comté de Los Angeles possède les plus grands troupeaux de l’État, suivi de près par les comtés de Santa Barbara et de Monterey.

Le , des immeubles du quartier chinois sont pillés et 20 de leurs habitants sont abattus par balles ou pendus.

Le chemin de fer arrive en 1876 et la liaison directe avec la côte Est est réalisée en 1885. La culture des agrumes, en particulier des oranges, fonde la renommée de la cité jusqu’à New York. Elle passe alors de 2 300 habitants en 1860 à plus de 50 000 en 1890 et atteint les 100 000 habitants en 1900. La découverte de gisements de pétrole au début du XXe siècle provoque un nouvel afflux de population. La ville s’agrandit rapidement en annexant les municipalités voisines. L’industrie aéronautique y prend son essor à la même époque grâce à Lockheed et Douglas, tandis que le cinéma se transforme en véritable industrie, avec comme épicentre le quartier d’Hollywood. Après la Seconde Guerre mondiale, l’étalement urbain gagne la vallée de San Fernando. À partir des années 1950, l’économie de la ville connaît un important déclin à la suite de la délocalisation de nombreuses de ses industries. Beaucoup d’entre elles (secteurs agricole, agroalimentaire, automobile…) se sont déplacées dans les comtés et les États voisins car les salaires y sont plus bas.

Le sud de la ville est touché par des émeutes du 11 au . Le bilan est de 34 morts, plus de 1 000 blessés et près de 4 000 arrestations. En 1992, Los Angeles est secouée par de sanglantes émeutes déclenchées par l’affaire Rodney King, qui voit un automobiliste noir être agressé par quatre policiers blancs du Los Angeles Police Department (LAPD). Cette bavure majeure est filmée par un riverain, ce qui provoque la tenue d’un procès sous haute pression et très médiatisé, procès qui s’est déroulé à Simi Valley, ville située au nord-ouest de L.A. L’acquittement des policiers prononcé par un jury à majorité blanche soulève une vague de colère dans le quartier populaire et pauvre de South Central. Six jours d’affrontements inter-raciaux aboutissent à l’intervention de la Garde nationale. Le bilan officiel des violences avance le chiffre de 55 morts et plus de 2 000 blessés. Les forces de l’ordre ont procédé à plus de 10 000 interpellations, et les incendies et les pillages ont été estimés à un milliard de dollars de 1992, pour des affrontements tels que les États-Unis n’en avaient plus connu depuis les années 1960. Quelques années plus tard, en 1994, la ville subit un important tremblement de terre à Northridge et voit plusieurs tentatives de sécession de certaines de ses régions, comme la vallée de San Fernando et Hollywood en 2002, sans succès. Aujourd’hui ce sont l’immigration, la montée en importance des minorités et le redéveloppement urbain qui dominent l’actualité de Los Angeles.

Politique et administration:

La ville a un système de « maire fort ». La maire actuelle est Karen Bass qui a succédé en décembre 2022 à Eric Garcetti. Le maire gouverne avec le conseil municipal de Los Angeles, lui-même dirigé par un président élu par le conseil. En 2001, Alex Padilla a été le premier hispanique élu à ce poste. Il y a 15 services municipaux (departments) dans le conseil municipal. Les autres officiels élus sont la procureure de la ville, Hydee Feldstein Soto, qui poursuit les délits mineurs commis à l’intérieur de la ville, et le city controller, Kenneth Mejia, tous deux en fonction depuis décembre 2022. Le district attorney, élu par les électeurs du comté, poursuit les crimes majeurs.

Pour rendre le gouvernement municipal plus attentif aux attentes des citoyens et pour améliorer la gestion des différents quartiers, le conseil municipal a institué des conseils de voisinage. Ces conseils consultatifs, proposés pour la première fois par le conseiller Joel Wachs en 1996, ont été délimités dans la Charter Reform de 1999. Le territoire géré par chaque conseil n’est pas forcément identique à celui du quartier tel qu’il est traditionnellement perçu par la population. Plus de 90 conseils ont ainsi été formés et chaque habitant peut voter pour la composition du conseil de son quartier. Bien qu’ils n’aient en réalité que peu de pouvoir, ils ont déjà fait pression sur le conseil municipal lors d’affaires importantes, par exemple lors de leur opposition à un projet, dirigé par la ville, consistant à augmenter le prix de l’eau.

Sur le plan judiciaire, la Los Angeles County Superior Court a juridiction sur les procès sérieux (felonies) répondant à la loi de l’État, tandis que la cour de district des États-Unis pour le district central de Californie s’occupe de tous les procès fédéraux. Les deux institutions occupent plusieurs vastes bâtiments situés dans le quartier Civic Center du centre-ville. Toute la ville de Los Angeles et ses plus importantes banlieues étant situées dans le même comté, la cour supérieure du comté et la cour fédérale de district sont toutes les deux les plus importantes des États-Unis.

Le Grand Los Angeles regroupe un peu plus du tiers des membres de l’Assemblée de l’État de Californie, qui ont tendance à travailler en partie depuis leurs districts d’origine. Depuis le début des années 1990, Los Angeles apparaît de plus en plus comme la « vraie capitale » de l’État.

Tendances politiques:

Los Angeles est une ville californienne plus conservatrice que sa rivale du nord San Francisco, mais plus libérale que San Diego, sa voisine du sud. Les élections municipales étant non partisanes en Californie, les candidats ne sont donc pas élus en fonction de leur étiquette politique, mais en fonction de leur charisme ou de leur capacité à constituer une coalition autour d’eux-mêmes, même si la tendance politique de chaque candidat n’est pas anodine. En 1973, les Angelenos choisissent leur premier maire noir, le démocrate Tom Bradley, réélu à cinq reprises. En 1993, c’est le républicain Richard Riordan qui prend les rênes de la municipalité pour deux mandats. En 2001, non rééligible, Riordan laisse la place à James Hahn, un démocrate. En , les habitants de Los Angeles élisent leur premier maire hispanique depuis 1872. Soutenu par une vaste coalition englobant Juifs, Noirs, Hispaniques, Richard Riordan ou Barbara Boxer, le démocrate Antonio Villaraigosa est élu avec 59 % des voix contre 41 % au maire sortant. L’élection de Villaraigosa est la première grande consécration du poids politique des hispaniques dans l’État, d’autant plus qu’ils représentent 46 % des habitants de Los Angeles. Ce dernier s’est engagé dans une politique de protection de l’environnement et de lutte contre les gaz à effet de serre : il a par exemple annoncé en 2006 qu’il fera planter un million d’arbres à Los Angeles et qu’il encouragera les carburants « propres » avant la fin de son mandat. Après les deux mandats d’Eric Garcetti (2013-2022), Karen Bass devient la première femme élue maire de la ville en novembre 2022.

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