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Le Svalbard (prononcé : /zval.baʁd/ ; en norvégien /ˈsʋɑl.bɑɖ/) est un archipel norvégien situé dans l’océan Arctique, entre le Groenland à l’ouest, l’archipel François-Joseph à l’est et l’Europe continentale au sud. Il constitue la terre la plus septentrionale de la Norvège et l’un de ses territoires. À l’exception de neuf habitants sur l’île aux Ours située à 238 km plus au sud, ses 2 667 habitants se trouvent sur Spitzberg, la seule autre île habitée et la plus grande de l’archipel.

Territoire norvégien autonome et démilitarisé, il n’est pas soumis à la fiscalité norvégienne. Sa superficie n’est pas incluse dans celle de la Norvège et il n’est membre ni de l’espace Schengen, ni de l’Association européenne de libre-échange (AELE). Le statut de neutralité du Svalbard permet à n’importe quel pays d’exploiter librement les ressources locales, ce que fit longuement l’URSS en établissant et en administrant une colonie russe dans l’archipel norvégien pour exploiter une mine. La population russe dépassait même la population norvégienne jusque dans les années 1990.

Géographie:

Distant de 447 km du Nordostrundingen, au Groenland, le Svalbard est un archipel de l’océan Arctique, s’étendant entre 74° et 81° de latitude nord et entre 10° et 34° de longitude est, et formant la partie la plus au nord de la Norvège. L’extrémité septentrionale de la Norvège métropolitaine, Knivskjellodden, se trouve à 660 km de là. Les îles s’étendent sur 62 050 km2. Les trois îles principales sont Spitsbergen (ou Spitzberg) (39 000 km2), Nordaustlandet (14 600 km2) et Edgeøya (5 000 km2).

Des pans entiers du Svalbard sont recouverts par des glaciers, en particulier l’Austfonna sur Nordaustlandet. Environ 60 % du Svalbard sont recouverts de glaciers qui restent relativement peu épais, 300 à 400 m maximum, en raison de la relative sécheresse du climat. Cependant, le courant nord atlantique tempère le climat arctique, rendant les eaux navigables quasiment toute l’année.

L’archipel est montagneux, avec deux points culminants situés à 22 kilomètres l’un de l’autre : le Perriertoppen et le Newtontoppen, respectivement de 1 712 et 1 713 mètres d’altitude selon les mesures les plus récentes. Les côtes de cet archipel sont très découpées car il a été entièrement recouvert de glaciers pendant les glaciations. Les plus grands fjord du Svalbard mesurent une centaine de kilomètres de long, comme le Storfjord au sud, et le Wijdefjord au nord.

Le Svalbard est situé au-delà du cercle polaire arctique. À Longyearbyen, le soleil de minuit dure du 20 avril au 23 août et la nuit polaire du 26 octobre au 15 février.

Climat:

Le jour permanent commence vers la fin avril pour finir fin août. Au début de cette période, la température est proche de −10 à −5 °C. Toutefois, lors de tempêtes polaires ou bien lorsque le soleil se cache quelques heures derrière un pic ou un nuage, la température peut vite descendre à −15 °C et même −20 °C (dans ce cas extrême, seulement en bas des glaciers, car le vent s’y engouffre et se refroidit). Au cours de l’été, la température est normalement faiblement positive, habituellement comprise entre °C et 10 °C. Au mois de juillet, il gèle rarement à Longyearbyen. Le ciel est très souvent couvert et les tempêtes y sont moins fréquentes.

Svalbard a un climat de type ET (Polaire de Toundra) avec comme record de chaleur 21,7 °C le et comme record de froid −46,3 °C le . La température moyenne annuelle est de −5,7 °C.

Effets du réchauffement climatique:

Le réchauffement climatique a entraîné des changements climatiques notables sur le Svalbard. Entre 1970 et 2020, la température moyenne au Svalbard a augmenté de quatre degrés Celsius et pendant les mois d’hiver de sept degrés. Le , une nouvelle température record de 21,7 °C a été mesurée pour l’archipel du Svalbard, qui est également la température la plus élevée jamais enregistrée dans la partie européenne de l’Arctique. De plus, des températures supérieures à 20 °C ont été mesurées quatre jours de suite en . Comme dans de grandes parties de l’Arctique, le dangereux retour glace-albédo peut également être remarqué sur le Svalbard : en raison de la fonte substantielle de la glace, les surfaces de glace se transforment en eau libre, dont la surface plus sombre absorbe plus d’énergie solaire au lieu de la refléter ; par conséquent, ces eaux se réchauffent et davantage de glace dans la région fond de plus en plus vite, créant plus d’eaux libres. Une augmentation de température comprise entre 7 et 10 degrés est attendue au Svalbard d’ici la fin du siècle.

Géologie:

Des fossiles couvrant une période de près de 400 millions d’années ont été découverts : poissons primitifs, ammonites, rostres de bélemnites, coquillages, traces de pas de dinosaures, fougères, arbres, feuilles. À l’été 2006, un site de fossiles de reptiles marins d’une richesse exceptionnelle a été découvert. Durant les étés 2010 et 2011, des expéditions y ont eu lieu pour comprendre l’apparition des espèces d’insectes ailés.

Faune:

La plus grande partie du Svalbard est protégée, classée en réserve naturelle ou en parc national.

Les parties qui ne sont ni montagneuses ni recouvertes de glace sont composées de toundra.

Le Svalbard est un lieu de reproduction majeur pour plusieurs espèces d’oies (Bernache nonnette et Oie à bec court notamment), de canards (principalement les Eiders à duvet et à tête grise et l’Harelde boréale), d’alcidés (Guillemots de Brünnich et à miroir, Mergules nains, Macareux moines…), de laridés (dont le Goéland bourgmestre, la Mouette blanche et la Mouette tridactyle), de labbes et de limicoles. Seules deux espèces de passereaux nichent au Svalbard, le Traquet motteux et le Bruant des neiges ; d’autres espèces peuvent occasionnellement s’y rencontrer, mais il s’agit d’oiseaux s’étant égarés dans leur migration ou ayant été déplacés sur de longues distances par des vents violents.

Les sites abritant les plus grands effectifs d’oiseaux nicheurs se trouvent à Bjørnøya, au Storfjorden, dans le Nordvest-Spitsbergen et à Hopen. Une importante colonie d’oiseaux de mer se trouve sur la rive ouest du fjord de Trygghamna, sur la falaise d’Alkhornet. Il est estimé que la mer de Barents, où se trouve l’archipel, accueille 20 millions d’oiseaux au total en fin d’été (à la suite de la période de reproduction, qui produit de nombreux jeunes).

Quatre espèces de mammifères terrestres sont présents dans l’archipel : le renard polaire, le renne du Spitzberg (variété de petite taille et au pelage très épais), l’ours polaire et le campagnol d’Ondrias (introduit ). Par le passé, des tentatives d’introduction du bœuf musqué et du lièvre arctique ont échoué. On peut ajouter à cela une quinzaine d’espèces de mammifères marins incluant baleines, dauphins, morses et phoques (notamment phoque annelé et phoque barbu).

Il existerait entre 3 000 et 5 000 ours polaires sur l’archipel, ce qui constitue une population assez importante. Même si l’espèce est protégée, les habitants sont contraints de prendre leurs précautions en dehors des villages et emportent systématiquement un fusil de chasse afin d’assurer leur sécurité en cas d’attaque. Cependant, son usage est exclusivement réservé à la légitime défense. Le risque d’attaque est réel : un écolier britannique a été tué en 2011 et plus récemment un guide touristique allemand a été blessé en 2018, parvenant toutefois à tuer l’animal.

Flore:

Il existe 164 espèces de plantes vasculaires dans l’archipel du Svalbard, ce qui n’inclut pas les algues, les mousses et les lichens qui sont des plantes non vasculaires. Ce nombre révèle une diversité de plantes étonnamment variée pour un écosystème nordique. Elles sont toutes à croissance lente du fait du climat extrême de cette région et atteignent rarement plus d’une dizaine de centimètres.

Dans certains habitats, en particulier dans les vallées au climat plus clément, les plantes produisent des tapis de fleurs.

Histoire:

Il y a polémique quant à savoir qui a découvert le Svalbard.

Les sagas islandaises font référence à une terre qu’elles désignent sous le nom de Svalbard – littéralement « côte froide » – et qui se situerait à quatre jours de voile de l’Islande. Il y a environ 900 milles nautiques entre l’Islande et le Svalbard, impossible à parcourir en quatre jours de voile surtout à cette époque. Seule l’île Jan Mayen pourrait correspondre. D’autres avancent que des trappeurs russes auraient pu aborder le Spitzberg dès le XIIIe siècle.

Dans tous les cas, la première découverte incontestable de l’archipel fut réalisée par le navigateur néerlandais Willem Barents en 1596. Les îles servirent de base internationale pour la pêche à la baleine lors des XVIIe et XVIIIe siècles. Elles servent également comme base arrière pour de nombreuses expéditions d’exploration de l’Arctique.

Au début du XXe siècle, des compagnies américaines, anglaises, suédoises, russes et norvégiennes commencèrent l’extraction de charbon.

La souveraineté de la Norvège a été reconnue par le traité du Spitzberg le avec une clause qui limitait l’utilisation militaire du territoire et une autre qui tolérait les colonies créées par les autres nations. Cinq ans après, la Norvège contrôle officiellement le territoire. Le Svalbard fut le théâtre d’une lutte méconnue entre le Troisième Reich et les Alliés pour l’implantation de stations météorologiques lors de la Seconde Guerre mondiale. L’Opération Fritham est un exemple de cette lutte.

Peu après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, ce dernier pays conteste la souveraineté de la Norvège, qui applique les sanctions européennes contre la Russie.

Administration:

Par le traité du Spitzberg du , la souveraineté norvégienne sur l’archipel a été reconnue et les îles constituent un territoire déclaré « zone démilitarisée ». La Norvège récupéra l’administration du Spitzberg en 1925 qu’elle décida de rebaptiser Svalbard, pour ne réserver le nom de Spitzberg qu’à l’île principale, jusque-là appelé Spitzberg occidental (Vestspitsbergen).

Cependant, selon les termes de ce traité, les citoyens de divers pays ont le droit d’exploiter les ressources naturelles « sur un pied d’égalité absolu ». En conséquence, un établissement russe permanent, plus ou moins autonome, s’est développé à Barentsburg. Les Russes ont abandonné un établissement similaire à Pyramiden en 2000. Il fut un temps où la population russe du Spitzberg dépassait considérablement la population norvégienne, mais ce n’est plus le cas désormais.

Un gouverneur nommé par la Norvège, le sysselmester, basé à Longyearbyen, administre le territoire, indépendamment du régime des fylker, excepté la fiscalité qui dépend des services d’imposition (fylkesskattekontor) et de contentieux (fylkesskattenemnd) du Nord-Troms et les affaires juridiques qui relèvent du tribunal de grande instance (tingrett) de Tromsø.

La Convention sur la participation des étrangers à la vie publique au niveau local, ratifiée par la Norvège, n’est pas en application dans cet archipel.

Le norvégien est la langue administrative officielle du territoire. Néanmoins, en raison du caractère international des traités signés depuis 1920, tous les textes administratifs sont traduits depuis cette date en anglais et en français, langues internationales des traités, et depuis 1945 le russe remplace le français.

Philatélie : le territoire utilise les timbres de Norvège, sans surcharge. Dans les établissements russes, des timbres de la fédération de Russie sont utilisés, sans surcharge.

Économie:

L’activité économique tourne autour de l’extraction de charbon, complétée par la pêche et la chasse. Pendant la dernière décennie du XXe siècle, le tourisme, la recherche scientifique et quelques entreprises de haute-technologie se sont développées, particulièrement les stations relais de satellite.

Pour des raisons de présence, la Russie continue l’extraction de charbon au Svalbard, même à perte.

Après une période de tension portant sur la délimitation de la ZEE, les deux pays sont arrivés à un accord en 2010 sur la délimitation des espaces marins en mer de Barents et dans l’océan Arctique.

Depuis , le Svalbard est relié par deux liaisons de fibres optiques, faisant 1400 km chacune à Harstad en Norvège. Ce réseau est utilisé par les stations suivant des satellites en orbite polaire.

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