Souvent perçus comme des terres inhospitalières et stériles, les déserts se révèlent en 2025 être des champs d’expérimentation des technologies du futur. Ces environnements répondent à des défis extrêmes d’accès aux ressources, de climat et de durabilité, mais ils se muent, grâce à l’énergie solaire avancée, à l’agriculture hydroponique, aux drones autonomes et à la gestion intelligente de l’eau, en foyers d’innovation durable sur la planète et à l’intérieur de chacun de nous.
1-L’énergie solaire : une révolution dans les déserts
Les déserts, en raison de leur ensoleillement quasi constant, sont des zones idéales pour le déploiement de technologies solaires. En 2025, de nouvelles générations de panneaux solaires, en particulier des cellules photovoltaïques à pérovskite, délivrent des rendements dépassant 30 % au lieu de 25 % pour les solutions traditionnelles en silice. Ce type de projet est parfaitement mis en application avec la centrale Noor au Maroc, l’une des plus importantes installations solaires mondiales, où les déserts s’affichent de plus en plus comme de véritables moteurs de l’énergie renouvelable Rappelons que les centrales développées ne servent pas uniquement à alimenter des villes entières ou encore des projets comme celui de l’hydrogène vert, un nouveau carburant 100 % propre, mais au moins pour les villages de l’intérieur du Maroc. Les avancées liées au stockage de l’énergie par batteries à flux redox assurent également la livraison d’électricité au public la nuit. Le positionnement des déserts sur le marché de l’énergie mondiale devient clef.
2-Une agriculture désertique : nourrir l’avenir avec l’hydroponie et l’aquaponie
L’idée de cultiver dans les déserts, jadis considérée comme farfelue, est devenue une réalité grâce à l’hydroponie et à l’aquaponie. Ces dispositifs, qui ne reposent pas sur l’utilisation d’un sol mais sur une solution nutritive ou un système associant plantes et poissons, valorisent mieux l’eau. En 2025, les premières fermes hydroponiques de l’entreprise Desert Control en Arabie Saoudite recourent aux nanotechnologies pour transformer le sable en terre de culture, ce qui, en retour, permet aussi de réduire de 50 % la consommation d’eau. Des serres climatisées fonctionnant à l’énergie solaire permettent la culture de fruits, de légumes ou de céréales dans des déserts tels que celui d’Atacama. L’avenir de l’agriculture et de la production alimentaire tient ainsi à l’objectif de répondre à la demande alimentaire mondiale et de lutter contre la désertification, ce pendant aggravée par le changement climatique.
3-La gestion de l’eau : des technologies pour un bien précieux
L’eau est, sans conteste, une ressource rare dans les déserts, mais l’innovation et les technologies permettent de gagner en efficience sur la gestion de cette ressource rare. Les systèmes de dessalement à faible coût comme ceux que développe Solar Water Solutions, qui utilisent l’énergie solaire pour déssaliniser l’eau de mer à grande échelle, réduisent la dépendance de régions comme le Moyen-Orient aux aquifères épuisables. Parallèlement, les technologies qui permettent de récupérer l’humidité atmosphérique comme les filets à brouillard et les condenseurs d’air (qui captent l’eau directement dans l’atmosphère désertique) font leur apparition. En 2025, des projets pilotes Qataris testent l’usage de capteurs IoT (Internet des Objets) pour surveiller et optimiser l’humidité du sol et la consommation en irrigation dans un système de goutte-à-goutte, permettant d’économiser jusqu’à 70% de l’eau. Les déserts deviennent ainsi des espaces de vie, propices à l’agriculture.
4-Les villes intelligentes dans le désert : L’exemple de NEOM
Les déserts émergent comme laboratoires des villes intelligentes, comme avec le projet NEOM en Arabie saoudite. En effet, cette mégapole futuriste devrait être mise en service en 2030, recourant à des intelligences artificielles sur l’énergie, l’eau, les transports, etc. Pour 2025, elle teste en effet déjà des réseaux 5G et 6G pour interconnecter ses infrastructures, ainsi que des voitures autonomes à énergie solaire. Et pour le bâtiment, matériaux réfléchissants et systèmes de refroidissement passifs permettent de réduire de plus sa consommation énergétique. Tout ceci témoigne de la manière dont des déserts, considérés jusqu’alors inoccupés, peuvent être des lieux de l’innovation urbaine durable.
L’année 2025 est marquée par la généralisation des déserts, plus que de seuls lieux arides, comme laboratoires d’innovations dans le champ de l’énergie solaire, de l’agriculture hydroponique, de la robotique ou de la gestion de l’eau où ces nouvelles technologies permettent de réinterroguer le possible. De la rencontre avec la désertification à celle des villes intelligentes, en passant par l’inversion qui crée une technopole à partir d’un environnement hostile, ces rénovations des terres arides et de l’économie qui les habitent offrent un espoir à renouveler dans le cadre d’un avenir durable. Mettre à l’épreuve la capacité humaine d’explorer et d’investir dans tous ces sujets ouvrent tout autant des horizons innovants vers la technologie du désert, les déserts sont ainsi appelés à devenir des alliés dans la recherche d’un monde capable de résister aux défi d’un environnement opprimant.
